Annie Baillargeon

Annie Baillargeon

Église Notre- Dame-du-Rosaire


Sollicitude des péchés, 2025

Cueillir, manger, avaler, cracher, tremper, enfoncer,
pénétrer, enfiler et caresser.
Débat, fusion, purification et abandon au verger.
Prendre soin des tentations et être nous, indifférenciées.


Installation immersive multimédia dans trois espaces de la chapelle bleue.

Performances, vidéos et photographies, créées, tournées et captées au Pavillon de la pomme, à Mont-Saint-Hilaire et dans la chapelle bleue à Saint-Hyacinthe, à l’été et à l’automne 2024.

Cœur

Le samedi 12 juillet 2025, lors de la journée Cœur : performance-rituelle d’Annie Baillargeon et conférence performative participative de Sylvie Tourangeau.

Au cœur de sa pratique, Annie Baillargeon s’engage à inventer des rituels, ceux qui guérissent et réenchantent. En redéfinissant la notion de sacré, elle accorde à ses actions artistiques la faculté de désenvoûter pour illuminer de nouveaux chemins de spiritualité. Cette démarche est motivée, entre autres, par la nécessité de s’affranchir de la culpabilité véhiculée par le mythe de la création dans la religion protestante, une éducation qui, dans sa jeunesse, a alimenté la perception de la « femme pècheresse ». Aujourd’hui, en jouant avec des iconographies et des archétypes autour de figures féminines, Annie se joue de nos conceptions, que celles-ci soient religieuses, sociales ou politiques.

Ses performances-rituels s’inscrivent principalement dans les milieux de vie naturels qu’elle choisit pour « faire corps » avec la nature et la matière. Annie met en place un cycle régénérateur entre humain et non-humain; elle redonne puissance à la femme qui agit dans son environnement de manière bienveillante et autonome. Par sa pratique, elle témoigne d’une vive conscience écoféministe et ouvre des passages éclairants qui permettent la traversée de zones plus sombres.

Agente de lumière, Annie nous a enchantées avec sa vision de faire de la petite chapelle bleue un autel-verger immersif, et d’un simple garde-robe un confessionnal pour prières somatiques. Créée à l’image d’une mise en abime de rituels, l’œuvre active la circulation entre de nombreux territoires. Un verger, un étang, un monument désacralisé, des artéfacts et la présence virtuelle du corps de l’artiste cohabitent.

Sollicitude des péchés propose une épopée maximaliste dans laquelle se multiplie des actes qui réveillent nos propres « histoires de péchés ». Annie y réincarne la femme et nettoie son corps des tabous. Elle use les idées préconçues associées à la féminité et les vide de leur sens laissant place à de nouvelles combinaisons identitaires. Elle renverse des symboles de domination autant qu’elle dévoile des vertus féminines surprenantes et inattendues. À titre d’exemple, dans ses fresques qui longent la chapelle, inspirée des scènes bibliques enseignées à l’école du dimanche, Annie se multiplie dans un « nous » collectif, ce qui constitue ici une densité féminine prolifique.

Le cycle de transformation de la pomme est vivement mis à l’honneur, de sa floraison jusqu’à sa décomposition en passant même par des usages mystérieux et symboliques. L’artiste met de l’avant non plus le fruit de la tentation, mais celui du renouvellement.

Lors de la journée Cœur, Annie offrira une performance « florale » qui poursuivra le cycle d’épanouissement de Sollicitude des péchés.

Pour nous, cette œuvre est un rituel de purification et d’incarnation féministe.

Annie Baillargeon

Annie Baillargeon

  • Née à Victoriaville, vit et travaille à Québec / Kbahak / Kepek.
  • Après une formation universitaire en arts visuels, en parallèle avec sa pratique artistique, elle cofonde des collectifs en art performance. Elle réalise également des projets d’art public.
  • Multidisciplinarité, art performance, vidéo, écoféminisme, persona, rituel, cycle, résistance, corps performatif in situ
Carrie Allison, Plot (détail), perle toho sur lin, 2018
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Carrie Allison, Plot (détail), perle toho sur lin, 2018

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Carrie Allison, Plot, perle toho sur lin, 2018

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Carrie Allison, Plot, perle toho sur lin, 2018